Vientiane
Parmi tous les pays de la région, le Laos est celui qui a gardé intact ce charme extraordinaire qui avait envoûté les colons français de l’ancienne Indochine. Les paysages sont splendides, les temples sont raffinés, la culture est foisonnante. Mais, le vrai joyau du Laos, c’est peut-être la magie de ses atmosphères : une vie douce et paisible, comme suspendue dans le temps, une âme profonde et authentique.
VIENTIANE
Vientiane semble détonner dans le paysage asiatique : tandis que les autres métropoles de cette région du monde sont inévitablement électriques, assourdissantes, fourmillantes, la modeste capitale laotienne se distingue par sa quiétude, sa lenteur, son atmosphère presque endormie.
Un havre de paix dans une mer de tumulte, c’est l’image qui s’impose à l’esprit de tous les voyageurs. Vientiane, par-là, offre une entrée idéale dans l’ambiance paisible et relaxante qui baigne tout le Laos, et c’est sans doute l’un des attraits majeurs qui font la ville si séduisante.
Les endroits incontournables
Quai Fa Ngum
C’est une balade délicieuse que de flâner en ville le long du Mékong, ce fleuve vital pour les Laos. Le regard s’y perd dans l’immensité et la clarté. Sur l’autre rive, face à Vientiane, se dessine la Thaïlande.
Les berges du Mékong se sont embellies ces dernières années, rendant la promenade sur le quai encore plus agréable. Des boutiques et des restaurants variés jalonnent le chemin, ainsi que quelques temples comme le Vat Chan (aux splendides panneaux de bois sculpté) et le Vat Xieng Nheum. A la saison sèche, des petits bars éphémères s’établissent au ras de l’eau sur le banc de sable laissé par le fleuve en retrait, offrant boissons ou encas à déguster. A la tombée du jour, quand l’air se rafraîchit, le quai Fa Ngum devient l’un des endroits favoris des habitants, pour un moment de relaxation en famille, une partie de football improvisée ou une escapade en amoureux…
Musée de la révolution Lao
Dans une demeure coloniale à la française, le musée principal de Vientiane raconte l’histoire du Laos, avec une prédilection marquée pour le siècle dernier. Au-delà des salles initiales, qui évoquent les temps anciens, de la préhistoire au royaume de Lane Xang, le musée se focalise sur les combats de libération modernes qui ont conduit à la naissance de la République populaire. Cartes, photos, armes, drapeaux : les témoins de cette époque sont abondants et captivants. Une leçon d’histoire récente, en somme, même si le langage des panneaux explicatifs (les guerriers révolutionnaires sont toujours « héroïques » et leurs adversaires inévitablement « réactionnaires ») est un peu outrancier. La partie finale du musée est dédiée à la construction de la nation lao sous le joug communiste depuis 1975.
Pha That Luang
Ce stupa colossal et doré (45 m de haut) est le joyau religieux du pays. Il renferme en son sein un reliquaire, où reposent des reliques de Bouddha. Il fut érigé au XVIe siècle, quand le roi Setthathirath fit de Vientiane la capitale du royaume de Lane Xang, quittant Luang Prabang. La flèche centrale, en forme de bulbe, figure un bouton de lotus et s’élève sur un dôme surmonté d’une frise rappelant les pétales de cette fleur.
Trente stupas plus modestes ainsi qu’un cloître (85 m de côté) agrémenté de multiples ornements architecturaux et effigies de Bouddha entourent la partie centrale du complexe.
Simple, épuré, presque austère, le That Luang impressionne par la grandeur de son volume et la netteté de ses lignes. Saccagé et ravagé à maintes reprises au fil de son histoire, l’édifice fut entièrement restauré dans les années 30 sous l’égide de l’Ecole française d’Extrême-Orient. Son revêtement doré est régulièrement rafraîchi depuis.
Vat Sisakhet
Le plus splendide temple de Vientiane, quasiment le seul aussi à avoir échappé à la destruction jadis par les armées siamoises lors de leurs assauts sur la ville. Son ancienneté (près de 200 ans) lui confère un caractère singulier, une âme véritablement sensible.
Les murs internes du cloître sont couverts de milliers de niches renfermant des représentations de Bouddha, et les galeries intérieures semées de nombreuses statues le figurant dans diverses attitudes traditionnelles.
Au centre du cloître, le bâtiment du temple à proprement parler, le sim, se remarque par une galerie à colonnes et un toit à cinq pans aux dimensions particulièrement harmonieuses.
À l’intérieur, il est orné d’un beau plafond de bois à caissons et de fresques anciennes, hélas ! mal conservées.
La visite du Vat Sisakhet peut être agrémentée, à l’extérieur du cloître, par une flânerie dans les jolis jardins du monastère qui borde le temple.
Talat Sao (Marché du matin)
Vientiane regorge de marchés, mais celui-ci est sans conteste le plus richement pourvu. Aménagé sur deux étages dans une vaste structure de béton (peu élégante mais à la fraîcheur appréciable), il offre surtout des produits manufacturés. C’est là qu’on se procurera des tissus, de l’artisanat et surtout des bijoux : les innombrables boutiques de bijoutiers occupent en effet une large part du niveau supérieur du Talat Sao. Pour les produits alimentaires (et l’atmosphère qui va avec), on préférera l’autre grand marché de Vientiane, le marché du soir, Talat Khan Kham(rue Dongmieng).
« Tuk tuk », un moyen de transport très Lao
Contrairement aux cyclos et motos du Cambodge, c’est le tuk-tuk, aussi présent en Thaïlande, qui s’est affirmé au Laos comme principal mode de « taxi » urbain. Trois roues, un moteur, un carénage pour la « cabine » du chauffeur, une armature métallique et deux bancs à l’arrière pour les passagers, voilà le véhicule ordinaire – et économique – de maints Laos. Ces machines foisonnent à Vientiane, et il est fréquent d’être interpellé (aimablement) par un chauffeur en quête d’une course. Le tuk-tuk se prête normalement au partage, mais on peut aussi en réserver un exclusivement pour soi. Attention, le tarif d’une course se marchande toujours avant de monter, selon la distance à parcourir ; il n’y a bien sûr pas de compteur automatique. En principe destinés aux seuls trajets en ville, certains tuk-tuks consentiront peut-être à sortir de la zone urbaine si la route est praticable.